25 mars 2012

Un livre /Un film – réponse énigme n° 27 :« Les oiseaux » de Daphné du Maurier

Je continue dans ma lancée d’hier en vous révélant donc la réponse, en donnant le nom des gagnantes et en republiant mon billet sur la nouvelle en question, paru il y a quelques semaines, à défaut d’avoir eu le temps d’écrire un billet sur le film comme je l’avais promis alors…  Le billet sur le film se trouve donc chez Wens.

Il s’agissait donc de trouver la nouvelle « Les oiseaux » du recueil Les Oiseaux écrit par Daphné du Maurier. Celle-ci a inspiré, à plusieurs reprises, Hitchcock qui a tiré de cette nouvelle son fameux film Les Oiseaux (Birds) dont le scénario a été écrit par Ed McBain sous le pseudonyme d’Evan Hunter.

Les hitchcockiennes de ce dimanche sont donc :

Aifelle, Claude, Zoé, Keisha,Miriam, Somaja et Dasola.

 

Et, hasard du calendrier, la proposition et l’énigme de Claudia et Wens coïncident avec le lancement cette semaine du challenge Hitchcock par Martine et moi-même…

Dans mon billet, un petit bonus sonore histoire de se mettre en condition… Bonne lecture !

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les oiseaux[6] « Les oiseaux » (nouvelle de « Les Oiseaux ») – Daphne du Maurier

J’ai commencé vendredi soir un des livres que mon homme m’a offerts. C’est qu’il était sur ma LAL celui-là… en tant qu’admiratrice de l’oeuvre d’Hitchcock, forcément  je voulais découvrir les oeuvres de Daphne Du Maurier qui a inspiré le grand maître par trois fois !

Et puis il y a tant de bloggeuses qui en ont dit du bien que j’avais vraiment hâte de découvrir ce recueil. Car oui, « Les oiseaux » est une nouvelle, la première, du recueil Les Oiseaux. Je vous parlerai des autres nouvelles (pas encore terminées), en un billet je pense, plus tard.

Vendredi j’ai donc fait une pause dans un Wilkie Collins au rythme lent, dur pour moi qui suis épuisée en ce moment, et ai lu en deux « fois », sous la couette, cette nouvelle terrifiante.

Début années 1950. Nat vit avec sa femme et ses deux enfants dans un village de Cornouailles. Pendant la nuit, des oiseaux entrent dans la chambre de ses enfants, il se bat avec pour les chasser. Il ne comprend pas ce que faisaient ces oiseaux dans sa maison. Le froid arctique, rude, et le vent d’Est qui sont arrivés subitement ?

Au début, personne ne le croit. Puis à la radio sa femme entend que les attaques se produisent partout en Angleterre. Il se prépare à affronter l’assaut des volatiles de toutes espèces.

Daphne Du Maurier, en une quarantaine de pages, instille doucement puis de manière intense et oppressantes des éléments angoissants puis, à mesure qu’on avance dans la journée, de terreur et d’oppression.

Maîtresse de son récit, elle utilise le suspense à merveille, en donnant un court répits aux humains ( ceux qui sont assez observateurs et connaisseurs de la Nature), la marée basse et l’objectif d’attendre et d’atteindre les 7 heures du matin.

Les mouettes, en particulier, sont effroyables, elles m’ont fait pensé, en lisant ces lignes, je ne sais pourquoi, à la chevauchée des Walkyries.

C’est alors qu’il vit les mouettes, au loin, chevauchant la mer.

Ce qu’il avait pris tout d’abord pour les coiffes d’écume des vagues était des mouettes. Des centaines, des milliers, des dizaines de milliers… Elles montaient et descendaient avec l’onde, tête au vent, comme une flotte puissante à l’ancre attendant a marée.

(p.22)

Le rocher, découvert au milieu de la matinée, était invisible à présent, mais ce n’est pas la mer qui retenait son regard. Les mouettes s’étaient élevées (…) C’étaient les mouettes qui assombrissaient le ciel. Et elle se taisaient. L’on n’entendait pas un cri.

(p.27)

[Écoutez comme c’est charmant ces p’tites bêtes que j’ai mises en ligne pour vous…]

Mais, surtout, c’est l’idée d’une Angleterre (voire le monde entier ?) entièrement attaquée, envahie par les oiseaux qui est glaçante, terrifiante, apocalyptique même !

J’y ai perçu un traumatisme voire une critique de la guerre dont les populations ne comprennent que si peu les raisons, l’origine. Il faut rappeler que cette nouvelle a été écrite que sept ans après la fin de la deuxième guerre mondiale. Nat lui même s’y réfère ouvertement au début. Mais Du Maurier utilise clairement les termes militaires et de l’offensive pour qualifier les oiseaux qui sont en « mission », mène l’« assaut », Nat et son « état de siège», etc. Au début les fermiers pensent que ce sont les Russes qui ont empoisonné les oiseaux… spectres paranoïaques de la guerre froide également.

C’est également un récit de la révolte de la Nature contre l’être humain, lui-même envahisseur.

L’horreur absolue :

L’horloge de la cuisine sonna sept heures. Pas un son. Pas de carillon, pas de musique. Ils attendirent jusqu’au quart et cherchèrent un autre poste. Même résultat. Aucun bulletin de nouvelles n’était transmis.

(p.48)

Nat et sa petite famille sont là, tels les seuls rescapés d’une catastrophe dont ils ne connaissent ni l’origine ni la raison.

Les derniers mots sont terrifiants, glaçants.

Je vous laisse en bonne compagnie…  [il faut cliquer sur le lien mis en ligne par mes soins, pour vous mettre dans l’ambiance… à se passer en boucle pour se sentir comme Nat]

Très  très bientôt le billet sur le film qu’en a tiré Sir Alfred (la couverture du livre en est tiré), avec une perspective comparative, bien entendu ! (pas le temps malheureusement de l’écrire aujourd’hui…)

Dernière participation au Mois anglais et nouvel ajout à trois autres challenges dont le mien.

mois anglais Challenge La littérature fait son cinéma 3e catégorie Challenge-anglais

Les Oiseaux – recueil de nouvelles – 1952

Le Livre de Poche – 348 pages – 2009

10 commentaires:

  1. Ha oui, les Cornouailles, chères à Daphné du Maurier!

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  2. Cette lecture tombe effectivement très bien ! J'aime beaucoup le film et je devrais relire la nouvelle...je voulais aussi me mettre à "L'auberge de la Jamaïque" que je n'ai jamais lu. Quel talent cette Daphné ! Pas étonnant que notre Hitch s'en est inspirée par trois fois !

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  3. Ce recueil de nouvelles est une merveille. "Les Oiseaux" est la plus connue grâce à Hitch. J'espère que tu vas aimer les autres. ça me donne envie de me replonger dans les oeuvres de la grande Daphné. Bien, l'idée du challenge Hitchcock, je ne me lance pas mais je suivrai tout ça avec grand plaisir.

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  4. j'ai le recueil de nouvelles dans ma PAL - le film a fort vieilli cependant

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  5. Je n'ai jamais lu cette nouvelle de Daphné du Maurier. Je l'inscris au programme ..

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  6. De Daphné du Maurier je n'ai lu que Rebecca et j'ai encore à la maison Ma cousine Rachel... Et de son grand-père, George du Maurier, connaissez-vous Peter Ibbetson (Imaginaire Gallimard) ? un livre très étonnant...

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  7. un petit coucou de New York pour remercier ma coequipière d'un jour.Bz

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  8. Keisha > en effet! :)

    Titine > moi aussi je l'ai dans ma PAL!!! :D

    Somaja > je les ai déjà lues,pas eu encore le temps de faire le billet ^^"

    Niki > oui, en fait je l'ai toujours trouvé un peu vieillot (il faut décidément que je fasse mon billet à son propos!)

    Aifelle > ah oui, il faut! ;)

    Le Chat > oui je connais de nom, j'avais fait quelques recherches sur la famille et ai bien envie de le lire!

    Wens > ravie d'avoir collaboré avec toi... je remets ça avec vous dès que vous voulez ^^

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  9. De retour de NY ! Un très bon billet et merci pour cette réponse à l'énigme!

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