Quel plaisir de rentrer dans cette courte pièce en un acte de Marivaux ! Lue en quelques heures mais quelles heures délicieuses !
Marivaux raconte dans cette pièce dense une épreuve, une expérience en fait. Pour savoir qui de l’homme ou de la femme est naturellement enclin à l’inconstance et à l’infidélité, le père du Prince de la pièce a fait élever séparément, par deux domestiques noirs, deux garçons et deux filles qui n’ont jamais vus que ces deux domestiques, Mesrou et Carise.
Voici une pièce portant sur la philosophie, en l’occurrence celle de l’amour mais aussi de la nature humaine, thèmes très importants à l’époque de Marivaux, le fameux siècle des Lumières. Et puis il y a ce fantasme des philosophes d’assister au commencement, de trouver une réponse irréfutable à leurs interrogations. Ce fantasme est concrétisé ici et se traduit par une pièce de théâtre dans la pièce que nous lisons ; le Prince et Hermianne sont donc spectateurs du « commencement du monde et de la société » (scène 1)
Quant à la langue de Marivaux, un vrai plaisir, les tournures, les mots, je ne m’en lasse pas ! Parfois les mots se font cinglants, notamment quand les deux jeunes filles, Adine et Eglé, s’affrontent (scène 9). Ces deux jeunes filles d’ailleurs sont bien insupportables, surtout Eglé qui tombe amoureuse de son reflet ! Mais Marivaux nous donne à voir ici une leçon sur l’amour et l’ignorance, les présupposés, la recherche de l’état d’amour naissant, non sans humour et moquerie des jeunes amoureux :
Mesrin. (…) et donnez-moi cette main.
Adine. Eh ! prenez-la, c’est pour vous que je l’ai.
(scène 12)
Une pièce plaisante et divertissante qui m’a permis de découvrir Marivaux et de contribuer pour la première fois au challenge de Leiloona.
J'aime beaucoup la réplique ! Il faudrait que je me replonge dans du Mariveaux. Prochain achat, pour une prochaine récré entre deux livres.
RépondreSupprimerje garde un bon souvenir de cette lecture étudiée en cours
RépondreSupprimeril me semble l'avoir lue en fac mais je ne me souviens plus bien ! tu sais comme j'aime les mises en abyme, donc il est fort possible que je la relise !!!
RépondreSupprimerSyl. > en effet, parfait entre deux gros livres ;)
RépondreSupprimerAnne Sophie > moi je n'ai jamais étudié Marivaux en cours, bizarre...
George > toi aussi pour les mises en abyme!?! Idem, ça procure un plaisir indicible, n'est-ce pas! C'en est fascinant, tant dans les livres que dans les films ou picturalement! Oui oui je te conseille de la relire.
Voilà un auteur que j'ai bien envie de relire! Je l'ai délaissé depuis trop longtemps!
RépondreSupprimerCela voudrait-il dire que sous peu tu vas le lire? ^^
RépondreSupprimerLe thème a l'air fort intéressant ! A noter pour une future lecture théâtrale.
RépondreSupprimerJe ne me lasse pas de Marivaux : pour sa langue, la psychologie des personnages mais aussi les thèmes abordés ! :)
RépondreSupprimerLien mis à jour ! :))
Kathel > tu fais bien de la noter, en plus elle est très courte!
RépondreSupprimerLeiloona > je compte en lire plus et ton avis me conforte dans cette envie :)