17 décembre 2010

« Mon voisin » – Milena Agus

Sous le soleil et la chaleur de Cagliari, une jeune femme, maman d’un petit garçon de deux ans qui ne parle ni ne marche, n’a de cesse d’imaginer le suicide parfait.

On ne sait pas grand chose d’elle excepté qu’elle s’interroge sur le sens de la vie, que le père du petit l’a quittée et qu’elle fait à manger des petites pâtes en forme d’étoile à son fils.

Et puis il y a le voisin, un très bel homme, qui a la garde de son fils, un peu sans-gêne, pendant l’été.

C’est ce garçon qui va faire le lien entre l’héroïne et son voisin. Au départ cet enfant va venir chez elle par la fenêtre, puis ce seront les sorties à la recherche de petits compagnons de jeux ou à la mer auxquelles se joint parfois le beau ténébreux (ce détail je crois que c’est une invention de ma part, j’ai dû rêver ce côté ténébreux). Et ce voisin devient à son tour un lien entre l’héroïne et son bébé qui prononce ses premiers « mots » en la présence de cet homme qui semble redonner vie à ce couple mère-fils. Il redonne également un nouveau souffle à cette jeune femme… la séduction, l’amitié, les échanges s’installent.

Malgré tout, l’héroïne continue à figurer une drôle de suicidaire qui se sert de pinces toutes rouillées « pour étendre ses dessous après s’être fait des entailles sur la peau, dans l’espoir d’attraper le tétanos. » Par la suite elle préfère l’option d’un suicide pouvant passer pour un accident. Ainsi, « personne dans sa famille ne pourrait l’accuser d’avoir voulu échapper aux difficultés de la vie en laissant un orphelin »

Mon voisin est une courte histoire surprenante, atypique et parfois poétique. Elle surprend par cette histoire mais surtout par sa brièveté, l’écriture de Milena Agus, le portrait de ces personnages si  particuliers. Même la fin est étonnante, étrange, pouvant sembler positive ou au contraire sombre et inquiétante. Je dois avouer qu’elle m’a laissé perplexe! Quant à la poésie de l’auteur, en voici un exemple :

Du mur descendaient, s’ouvrant un chemin entre les tessons de bouteille, les branches de lierre et les grappes violettes des glycines. Elle ne se lassait pas de rester là, émerveillée, espérant toujours entendre la voix de ce voisin si beau. Mais seuls les oiseaux chantaient. (pp. 10-11)

Une histoire intéressante, dépaysante mais une écriture parfois un peu plate… ou alors cette perception tient peut-être à la personnalité de l’héroïne et à ses pensées suicidaires? J’essaierai probablement un autre Milena Agus, dont j’ai entendu beaucoup de bien sur plusieurs blogs, afin de mieux me rendre compte de sa narration.

Malgré tout, ce récit, avant la toute fin, nous offre une petite leçon de vie et de bonheur :

C’est seulement maintenant que ça valait la peine de mourir, à présent qu’elle était si triste, et pas avant, quand il y avait quelqu’un pour apparaître en haut du mur, et elle, ça lui avait paru sans importance, alors que c’étaient des jours heureux. (…) Le présent aussi suffisait. Et elle ne l’avait pas compris. (pp. 49-50)

Ce billet est ma première contribution au giro italiano de Nane que j’espère prolonger avec d’autres romans (qui ne sont pas encore dans ma PAL… ^^’)

giro in Italia

13 commentaires:

  1. Bonjour, malgré ton bon billet, ce livre ne m'inspire pas. C'est peut-être dû à la période "Noël"...
    Bises

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  2. ce livre semble assez triste et un peu hermétique, non ? la dernière citation est toutefois très belle ! merci pour ce billet !

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  3. Syl > je comprends, en effet ce n'est pas très esprit de Noël!

    Nane > triste, non! Une pointe de la déprime/dépression de l'héroïne peut nous atteindre mais ce n'est pas de la tristesse. Il n'est pas non plus hermétique... c'est juste qu'il est atypique, tantôt lumineux, tantôt sombre. Essaie si tu veux, il n'a qu'une cinquantaine de pages ;)

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  4. Je l'ai lu ... et je l'avais trouvé mélancolique.

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  5. Clara > oui voilà, c'est ce que je voulais dire à Nane, il est mélancolique! Et tu avais aimé?

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  6. C'est une auteure que j'ai envie de lire, amis ce n'est pas le titre qui me tente le plus... Il y a "Mal de pierre" et un autre... ?

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  7. Kathle > oui il y a aussi "Battements d'ailes"

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  8. J'ai aimé cette nouvelle, bien que ce ne soit pas vraiment le style d'Agus ... disons que si, le style est là mais la nouvelle est étrange, c'est vrai. ;)
    Atypique : le mot est juste ! :)

    Je te réponds en début de semaine prochaine ... je n'ai que peu de temps ce week-end. ;)
    Bises !

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  9. Leiloona > voilà qui me donne encore plus envie d'essayer un autre écrit de cet auteur!
    Bon week-end :)

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  10. j'ai Mal de pierres dans mon pal depuis un sacré bout de temps maintenant, il faudrait vraiment que je découvre cette auteure!

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  11. Choupynette > j'espère que ton avis sera plus enthousiaste que le mien!

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  12. Mal de pierres aussi a une jeune femme "etrange" et un final...très a surprise, j'ai encore le doute de comme ça termine (et se passe)

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  13. Merci Gaspara pour cet ajout et bienvenue ici :)

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