6 janvier 2011

Le portrait – Nicolas Gogol

 
Tchartkov, jeune peintre talentueux mais désargenté, se retrouve en possession d’un portrait représentant un homme âgé. Ce tableau acquis pour une somme dérisoire l’a attiré en raison de son regard plus vrai que nature, tellement vrai qu’il suscite le malaise et l’angoisse (« les yeux vivaient, c’étaient des yeux humains »). D’ailleurs Tchartkov a peur et connaît une nuit ponctué de très mauvais rêves (mais sont-ce vraiment des cauchemars?).
Au petit matin, menacé d’expulsion par son propriétaire il peut, grâce au portrait, non seulement régler ses loyers impayés mais aussi, succombant à l’ivresse de l’argent, changer totalement de vie et… perdre son âme d’artiste talentueux au profit de la facilité et du succès mondain. Un accès de lucidité, bien des années après, causera sa perte!
Une nouvelle rencontre avec Gogol dont j’apprécie beaucoup l’écriture ainsi que les thématiques. Ici cette histoire de peintre a, forcément, trouvé un écho en moi. À la fois pour les périodes de découragement que connaît le personnage (hé oui, cela m’arrive parfois ^^’) mais aussi pour la critique que l’auteur fait des mondanités et de la facilité à laquelle cèdent certains artistes et que j’observe parfois dans ce milieu. J’ai donc trouvé les propos de Gogol sur ce sujet pertinents et surtout très actuels ou en tout cas intemporels!
Et puis il a le talent pour doucement, subtilement, distiller du fantastique voire de l’épouvante dans une nouvelle au début assez quotidien :
Il n’avait jamais été peureux, mais ses nerfs, son imagination étaient sensibles, et ce soir-là il ne parvenait pas à s’expliquer sa crainte instinctive. Il s’assit dans un coin ; mais là encore il lui semblait que quelqu’un allait se pencher par-dessus son épaule pour le dévisager. (p.45)
Tout le talent de Nicolas Gogol est assurément de savoir décrire très justement les émotions humaines, que ce soit la folie (la rage de Tchartkov fait froid dans le dos) ou la manière que l’on a, quand on a peur, de surveiller avec angoisse l’objet de notre effroi!
Il y a dans ce récit de l’humour acerbe ( « Hélas! les visages cireux de la mère et de la fille montraient qu’elles avait dansé à ces bals à n’en plus pouvoir » p.59) mêlé à une critique de la haute société peterbourgeoise ainsi qu’au fantastique. Ce dernier aspect m’a quelque peu fait penser à l’idée que j’ai de Faust (que je n’ai pas encore lu) et m’a rappelé Le portrait de Dorian Gray de Oscar Wilde.
Toujours dans le cadre de la semaine russe! J’espère avoir le temps de lire la dernière nouvelle de mon recueil et d’écrire un dernier billet avant la fin de cette riche semaine!
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9 commentaires:

  1. Dommage que j'ai manqué cette semaine! Etant jeune, j'ai eu une passion frénétique pour tous les écrits russes!

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  2. Et bien je te comprends, je découvre Gogol et j'adore!

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  3. Plus je lis de billets sur Gogol et plus j'ai envie de le découvrir!

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  4. Buh ? Je pensais avoir laissé un commentaire sur ce livre ! :-o
    Je perds la boule ? :-o

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  5. Bon, je te disais que j'adorais Gogol moi aussi ! :))
    (Bon, ok, mon commentaire n'avait rien de transcendant. :P)

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  6. Karine > moi plus j'en lis plus je veux en découvrir! ^^

    Leiloona > je t'ai expliqué... je pense quela couv identique t'a induite en erreur! ^^'

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  7. Oui, je viens de comprendre ! Ouf, c'est bon, je peux retourner me coucher.
    Ah non, on me dit dans l'oreillette (babyphone) que bientôt P'tit d'Homme aura fini sa nuit ! :P

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  8. Je vais l'offrir à mon mari. Bon WE.

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  9. Leiloona > loupé! ^^

    Syl. > il en a de la chance!

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