9 avril 2011

Mini cycle cinéma italien et Vittorio Gassman (2) – « Riso amaro »

Le week-end dernier je vous présentais un film de 1962 à l’ambiance en apparence légère, les Trente Glorieuses à l’italienne version Risi. Aujourd’hui, toujours avec Vittorio Gassman, nous retournons treize ans auparavant, dans l’Italie d’après-guerre. Un contraste saisissant entre ces deux films.

Dans «Riso amaro », (« Riz amer »), Vittorio Gassman (si jeune!) interprète Walter un voleur qui, avec sa complice, Francesca (Doris Dowling), sont recherchés par la police dans une gare piémontaise  suite à un vol de bijoux. Francesca se joint donc à un groupe de mondine (travailleuses récoltant saisonnièrement le riz dans les rizières du Piémont) qui s’apprêtent à prendre un train jusqu’à un domaine agricole pour plusieurs semaines. Walter part de son côté et l’y rejoindra dès que possible. Entre temps Francesca rencontre Silvana (incarnée par la fameuse Silvana Mangano, toute jeune, que je n’avais pas reconnue), jeune femme séductrice, spontanée mais finalement aussi un peu naïve.

« Riso amaro » est  l’histoire d’une rédemption par le travail. Ainsi, Francesca, qui ne veut plus voler ni être avec Walter, prend la voie de l’honnêteté quand elle se trouve mêlée à ces femmes travailleuses. Quant à Silvana, encore jeune, elle fait le chemin inverse, à l’issue tragique, attirée par Walter et sa vie « facile ».

Ce film de Giuseppe di Santis (1949), un réalisateur que je connaissais de nom mais dont je n’avais jamais vu aucune œuvre, est une réalisation néo-réaliste. Le néo-réalisme italien, que je connais plus par Roberto Rossellini, son chantre, est un courant cinématographique né pendant les dernières années de la seconde guerre mondiale et du règne de Mussolini. Il  a perduré jusqu’au milieu des années 1950, période correspondant au film présenté la semaine dernière donc!

Ainsi, « Riz amer » est représentatif du néo-réalisme : il  est marqué par les préoccupations sociales et collectives (ici le travail peu payée de femmes très modestes et de celles, encore plus pauvres, qui viennent sans contrat) ainsi que par une représentation du réel (renforcée par un tournage sur des lieux authentiques et des vraies mondine pas du tout actrices) qui en font presque un témoignage à valeur documentaire de cette époque.

Di Santis nous conte donc  l’Italie d’après-guerre dans ce film qui est un véritable hommage aux mondine, ces femmes qui ont travaillé, pendant plus d’un siècle,  de très longues heures sous le soleil, dans l’eau, avec les insectes et courbées pour un salaire de misère et un sac de riz.

Un beau moment de cinéma qui me permet, en plus, d’encore contribuer au giro in Italia de Nane.

5 commentaires:

  1. Je n'ai jamais vu ce film, j'ai toujours rechigné à me lancer, peur de m'ennuyer à vrai dire de voir sous-Rosselini ce qui est peut être un tort.

    Par contre Rosselini, toujours prêt!

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  2. un très beau film et instructif qui plus est

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  3. Carmadou > ah oui, Rossellini!...

    XL > exactement!

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  4. Pour moi Riz amer est un des plus beaux fleurons du néoréalisme. Et les jambes de Mangano restent parmi les plus belles du monde.

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