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3 janvier 2011

« Enfance » – Léon Tolstoï

Nikolegnka, un petit garçon de dix ans, grandit au milieu de sa famille, de son précepteur et de la gouvernante dans un domaine russe, au milieu du XIXe siècle. Nous sommes témoins de son amour débordant pour sa mère ( « si, dans les moments pénibles de ma vie, j’avais pu reposer quelques instants mes yeux sur ce sourire, je n’aurais jamais connu l’affliction. »), de la relation de celle-ci avec son mari, des mouvements d’humeur de son cher précepteur et de la gouvernante, des jeux de la petite fratrie, des déjeuners sur l’herbe et des contrariétés ainsi que des joies de ce petit Nikolegnka. Mais le lecteur assiste également à la réalité du travail des paysans qui sont des serfs, des esclaves. Tolstoï, qui a œuvré à l’amélioration de la vie des paysans, nous rappelle cet état de fait :

… elle l’appela chez elle et (…) lui remit un papier timbré où était écrit l’acte de libération de Natalia Savichna. (p.49)

Puis, avec le chapitre de transition qui s’intitule « Enfance » justement le récit connaît un tournant et marque une nouvelle étape de la vie ce petit garçon. Il part vivre avec son père et son grand frère chez la babouchka, leur grand-mère, à Moscou. Là il perd un peu de son innocence, connaît la jalousie, l’amitié, les jeux cruels des enfants et l’amour… des tourments d’enfant que Tolstoï décrit avec beaucoup de justesse. Tout comme pour les affres de la timidité dans lesquelles le lecteur timide ne pourra que se reconnaître!

Enfin ce récit se termine sur un épisode douloureux qui marquera la fin de cette enfance du titre. On perçoit alors l’amertume et la douleur du petit garçon

Quels droits ont-ils pour parler d’elle et la pleurer? (p.113)

Cette histoire autobiographique que Tolstoï a écrit bien avant ses romans les plus connus est teinté de nostalgie de cette enfance, des beautés de la Nature qui inspire des rêveries au petit garçon (chapitre VII), des bals auxquels participaient les enfants, de son précepteur et de la mère. La narration est vive, parfois poétique et revêt la fraîcheur de l’enfance. Et, même si certains aspects sont désuets, inconnus aux lecteurs, d’autres, tels les sentiments des enfants, sont intemporels et ne peuvent que toucher.

Tolstoï à son bureauTolstoï à son bureau représenté par Pasternak (le peintre, pas l’auteur ^^’) en 1908

Une deuxième incursion dans l’univers de Tolstoï qui m’a bien plue!

Ce billet me permet d’inaugurer la semaine russe de Cryssilda et Emma (se tenant du 03 au 09 janvier) ainsi que l’année en Russie de Pimpi. À demain pour un autre voyage littéraire en Russie!

semaine russe