Vu le nombre de billets littéraires que j’ai à écrire, je crois que je vais débuter par le plus récent, histoire de ne pas me décourager.
Un billet portant sur un roman lu en peu de jours et terminé hier soir, Les heures silencieuses, premier roman de Gaëlle Josse.
Le tableau Intérieur avec femme au clavecin est une œuvre du peintre hollandais Emanuel de Witte (1617-1692). Un tableau énigmatique, à la composition singulière (une femme pose, de dos) qui a inspiré Gaëlle Josse qui a imaginé la vie de cette femme qui s’adresse au lecteur à travers les pages d’un journal intime d’à peine un mois (novembre-décembre 1667).
Je m’appelle Magdalena Van Beyeren. C’est moi, de dos, sur le tableau. (p.11)
Ainsi s’ouvre le roman qui nous transporte dans la Hollande du XVIIe siècle. Magdalena, épouse d’un administrateur de la Compagnie maritime qui fait commerce avec les Indes orientales, nous livre son quotidien, les raisons de la composition de ce tableau, ses pensées intimes, ses regrets, ses fantasmes, ses souvenirs et souffrances empreints de tristesse.
Elle évoque son amour pour la musique et la pratique de son instrument (son épinette), seuls plaisirs qui restent à cette femme de plus en plus esseulée :
Elle est ma mémoire et ma voix, c’est auprès d’elle qu’il m’importait d’être représentée (p.15) Une phrase qui n’est pas sans me rappeler le merveilleux film La leçon de piano…
Magdalena partage aussi les douleurs des femmes de cette époque. La stérilité subie et le ressentiment du mari qui en découle, la perte de nombreux enfants, l’éternelle place de la femme, derrière le père, derrière le mari, les unions très souvent décidées par le père, le lit délaissé par le mari.
Elle nous offre aussi ses considérations sur l’esclavage :
Je ne sais si cela est juste de transporter des êtres semblables à nous, tels des sacs de noix de muscade ou des tonneaux de cannelle.
Nos voyageurs rapportent qu’en ces endroits, les femmes enfantent de la même façon que nous, dans les cris et dans le sang. Meurs nouveaux-nés ressemblent aux nôtres, exception faite de leur couleur, et elles les nourrissent avec grand soin, paraît-il.
Notre gouvernement interdit l’esclavage sur ses propres terres, je ne sais donc pourquoi il le permet ailleurs. Ce qui paraît sensé dans nos Provinces-Unies doit l’être tout autant sous d’autres cieux, me semble-t-il. (p.107)
Malgré ces qualités j’ai parfois, souvent même, trouvé le propos artificiel. Ainsi, l’évocation d’une autre femme ayant fait appel à Vermeer (occasion de nous parler des techniques picturales du peintre), l’historique concernant les colonies hollandaises, la situation des Pays-Bas, l’explication de ses choix concernant le tableau sont trop didactiques je trouve, presque comme un exposé, comme si l’auteur avait fait de nombreuses recherches et avait souhaité nous montrer qu’elle connaissait son sujet… bref, parfois le propos semble peu naturel pour un journal, des pensées livrées avant tout à soi-même.
Une lecture douce, agréable et touchante néanmoins pour ce livre voyageur, évocation de la condition féminine et de la vie qui passe, prêté par Chaplum que je remercie pour son infinie patience !
Autrement – 135 pages - 2011
Bon choix de titre après cette période de silence ^^
RépondreSupprimerDepuis le billet de Manu, je reste intriguée ! (mais bon je ne manque pas de lectures en attendant :P)
Welcome back Sabbio ;)
Merci Cynthia!
RépondreSupprimerS'il t'intrigue n'hésite pas à le demander en LV, il se lit très vite, même en une journée je pense.
Bonjour,
RépondreSupprimerCe n'est plus moi qui m'occupe du challenge histoire, j'ai passé le relai à Lynnae.
Je lui transmets le lien vers ton billet et pour les prochains, voici la nouvelle adresse où mettre tes liens.
A bientôt
Oups j'ai oublié de copier/coller l'adresse, la voic :
RépondreSupprimerhttp://falaiselynnaenne.wordpress.com/2011/09/10/challenge-histoire-le-recapitulatif/
Je suis contente qu'il t'ait plu malgré tes réserves !
RépondreSupprimerRavie de ton retour aussi :-)
Ok Jelydragon, c'est noté!
RépondreSupprimerManu > double merci alors :)