J’ai commencé vendredi soir un des livres que mon homme m’a offerts. C’est qu’il était sur ma LAL celui-là… en tant qu’admiratrice de l’oeuvre d’Hitchcock, forcément je voulais découvrir les oeuvres de Daphne Du Maurier qui a inspiré le grand maître par trois fois !
Et puis il y a tant de bloggeuses qui en ont dit du bien que j’avais vraiment hâte de découvrir ce recueil. Car oui, « Les oiseaux » est une nouvelle, la première, du recueil Les Oiseaux. Je vous parlerai des autres nouvelles (pas encore terminées), en un billet je pense, plus tard.
Vendredi j’ai donc fait une pause dans un Wilkie Collins au rythme lent, dur pour moi qui suis épuisée en ce moment, et ai lu en deux « fois », sous la couette, cette nouvelle terrifiante.
Début années 1950. Nat vit avec sa femme et ses deux enfants dans un village de Cornouailles. Pendant la nuit, des oiseaux entrent dans la chambre de ses enfants, il se bat avec pour les chasser. Il ne comprend pas ce que faisaient ces oiseaux dans sa maison. Le froid arctique, rude, et le vent d’Est qui sont arrivés subitement ?
Au début, personne ne le croit. Puis à la radio sa femme entend que les attaques se produisent partout en Angleterre. Il se prépare à affronter l’assaut des volatiles de toutes espèces.
Daphne Du Maurier, en une quarantaine de pages, instille doucement puis de manière intense et oppressantes des éléments angoissants puis, à mesure qu’on avance dans la journée, de terreur et d’oppression.
Maîtresse de son récit, elle utilise le suspense à merveille, en donnant un court répits aux humains ( ceux qui sont assez observateurs et connaisseurs de la Nature), la marée basse et l’objectif d’attendre et d’atteindre les 7 heures du matin.
Les mouettes, en particulier, sont effroyables, elles m’ont fait pensé, en lisant ces lignes, je ne sais pourquoi, à la chevauchée des Walkyries.
C’est alors qu’il vit les mouettes, au loin, chevauchant la mer.
Ce qu’il avait pris tout d’abord pour les coiffes d’écume des vagues était des mouettes. Des centaines, des milliers, des dizaines de milliers… Elles montaient et descendaient avec l’onde, tête au vent, comme une flotte puissante à l’ancre attendant a marée.
(p.22)
Le rocher, découvert au milieu de la matinée, était invisible à présent, mais ce n’est pas la mer qui retenait son regard. Les mouettes s’étaient élevées (…) C’étaient les mouettes qui assombrissaient le ciel. Et elle se taisaient. L’on n’entendait pas un cri.
(p.27)
[Écoutez comme c’est charmant ces p’tites bêtes que j’ai mises en ligne pour vous…]
Mais, surtout, c’est l’idée d’une Angleterre (voire le monde entier ?) entièrement attaquée, envahie par les oiseaux qui est glaçante, terrifiante, apocalyptique même !
J’y ai perçu un traumatisme voire une critique de la guerre dont les populations ne comprennent que si peu les raisons, l’origine. Il faut rappeler que cette nouvelle a été écrite que sept ans après la fin de la deuxième guerre mondiale. Nat lui même s’y réfère ouvertement au début. Mais Du Maurier utilise clairement les termes militaires et de l’offensive pour qualifier les oiseaux qui sont en « mission », mène l’« assaut », Nat et son « état de siège», etc. Au début les fermiers pensent que ce sont les Russes qui ont empoisonné les oiseaux… spectres paranoïaques de la guerre froide également.
C’est également un récit de la révolte de la Nature contre l’être humain, lui-même envahisseur.
L’horreur absolue :
L’horloge de la cuisine sonna sept heures. Pas un son. Pas de carillon, pas de musique. Ils attendirent jusqu’au quart et cherchèrent un autre poste. Même résultat. Aucun bulletin de nouvelles n’était transmis.
(p.48)
Nat et sa petite famille sont là, tels les seuls rescapés d’une catastrophe dont ils ne connaissent ni l’origine ni la raison.
Les derniers mots sont terrifiants, glaçants.
Je vous laisse en bonne compagnie… [il faut cliquer sur le lien mis en ligne par mes soins, pour vous mettre dans l’ambiance… à se passer en boucle pour se sentir comme Nat]
Très très bientôt le billet sur le film qu’en a tiré Sir Alfred (la couverture du livre en est tiré), avec une perspective comparative, bien entendu ! (pas le temps malheureusement de l’écrire aujourd’hui…)
Dernière participation au Mois anglais et nouvel ajout à trois autres challenges dont le mien.
Les Oiseaux – recueil de nouvelles – 1952
Le Livre de Poche – 348 pages – 2009
A noter tiens, je n'ai jamais pensé à lire cette nouvelle.
RépondreSupprimerJe trouve que c'est un des plus mauvais Hitchcock (comme Rope et To Catch a Thief), mais la nouvelle m'intéresse. Je note aussi.
RépondreSupprimerj'ai le recueil de nouvelles dans ma PAL - et daphne du maurier est une auteure que j'aime énormément
RépondreSupprimerle film a fort vieilli
Ca me rappelle une attraction terrifiante à Disneyworld consacrée à Hitchcock. Le lendemain je me suis retrouvée sur la plage à donner à manger aux mouettes et, voyant qu'elles étaient de plus en plus nombreuses autour de moi, je me suis enfuie pour retrouver mon papa :P
RépondreSupprimerJe serais curieuse de revoir le film et comme je n'ai pas encore découvert Daphné du Maurier, ce serait l'occasion de faire d'une pierre deux coups ;)
Manu > je te la conseille vivement!
RépondreSupprimerJackie > Je ne suis pas d'accord pour "The Rope", mitigé sur "Les Oiseaux" (cf mon billet à venir) et complètement d'accord en ce qui concerne "To Catch..."
Bref, lis la nouvelle, tu devrais apprécier.
Niki > oh oui, le film a des côtés risibles...
Cynthia > quel souvenir! Merci de l'avoir partagé avec moi :)
Oui je te conseille de lire la nouvelle puis de regarder le film.
Je retrouve dans ton billet l'angoisse qui m'avait saisie à la lecture. Pendant plusieurs mois, j'ai gardé un malaise en voyant des oiseaux...
RépondreSupprimerCéline > mais oui, moi aussi, aujourd'hui, les oiseaux m'ont semblé moins sympathiques que d'habitude ^^"
RépondreSupprimerJe n'avais pas aimé le film (mais je ne l'ai pas vu dans un contexte favorable : on était en 4eme avec une prof que l'on n'aimait pas, mais j'essaierai peut-être la nouvelle à l'occasion !
RépondreSupprimerJaina XF > je te conseille alors de lire la nouvelle et de réessayer le film qui a quand même quelques grands moments :)
RépondreSupprimerje ne connais le film que de réputation mais je lirai bien la nouvelle :)
RépondreSupprimerJ'avais lu la nouvelle il y a longtemps grâce à Hitchcock dont je suis super méga fan ! J'avais beaucoup aimé mais il faudrait que je la relises.
RépondreSupprimerBrr! Excellent ton billet! Tu m'as glacée! Je n'ai pas lu la nouvelle. Quant au film,comme Jackie, je ne l'ai jamais trouvé vraiment convaincant.
RépondreSupprimerVoilà qui aurait pu faire une énigme du samedi. Si de temps en temps tu veux nous faire une proposition pour présenter une énigme, on le ferait volontiers avec toi en renvoyant à ton blog pour la recherche.
Je ne connaissais pas le sujet précisément, je ne savais même pas si ça se passait en Angleterre ou aux USA.. mais ton billet éveille ma curiosité (d'ailleurs je ne crois pas avoir su que c'était une nouvelle)! Et puis j'ai lu "Rebecca" en décembre et j'ai beaucoup aimé !
RépondreSupprimerAymeline > oui, fais-le! :)
RépondreSupprimerTitine > ah, Hitchcock :D (même si cen'est pas là son meilleur).
Claudialucia > je t'ai glacée? Mission réussie alors! :)
Lou > voilà donc un beau compliment pour mon billet!
Je n'ai jamais lu de livre de Daphne du Maurier. Mais là vous me tentez beaucoup ! Le film est effrayant, mais le s passages de la nouvelle semblent l'être encore plus. De quoi regarder de travers le premier pigeon venu !
RépondreSupprimerAnnie > bienvenue ici! Sinon oui, c'est vrai, le lendemain je les regardais de travers les zoziaux ^^
RépondreSupprimerJe l'ai lu l'année dernière et j'avais bien apprécié ce recueil assez angoissant... Surtout le film diffère beaucoup de la nouvelle les oiseaux.
RépondreSupprimerLe film d'Hitchcock a pris un méchant coup de vieux !
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